Arrivee a Sumatra
Apres une traversee en bateau de 5 heures, dans un ferry plus que glacial (air conditionne a fond, comme toujours en Asie), et dans une ambiance musique techno nulle a ch..., a fond les watts, je suis arrivee a Medan (capitale de Sumatra) hier apres-midi, epuisee. Non seulement la techno etait a fond, mais en plus on avait l'image : des filles a moitie habillee, qui dansaient (comme des pieds) sur des voitures. Quand on sait que les 3/4 des femmes sur le ferry etaient voilees, et que, si l'on veut eviter de se faire remarquer, il vaut mieux porter un t-shirt qu'un debardeur, on se demande pourquoi ils diffusent ce genre de programmes plutot malsain dans un ferry...
Bref, Medan est une ville affreuse : polluee, moche, agitee. Je ne me sens vraiment pas bien ici. Heureusement j'etais prevenue (merci Lucas), mais ca calme quand meme. Apres avoir trouvee une guesthouse ou je suis la seule touriste, je suis partie a la recherche d'un bureau de change. J'ai tourne et vire pendant 2 heures dans une ville qui n'est pas faite pour les pietons, je ne pouvais pas prendre un becak (prononcez "betcha"), sorte de moto-taxi, puisque je n'avais pas d'argent indonesien, je mourais de soif a force de marcher dans cette chaleur atroce et cette pollution, et les gens ne parlent pas forcement anglais ici, donc demander son chemin equivaut a se perdre encore plus. Je demandais "money changer" car c'est le terme qu'ils utilisent ici, et l'un m'envoyait a gauche, l'autre a droite.
Et ils disent yes tout le temps ici, parce que dire non ne se fait pas. Si je dis "ok, je prends la 1ere a droite ?", ils disent "yes", et si je dis l'inverse, ils disent yes aussi... Et ils ne comprennent pas qu'on puisse marcher. Effectivement, comme Georgetown en Malaisie, Medan n'est pas faite pour les pietons. Et a vrai dire, j'aurais adore prendre un becak si j'avais eu un radis sur moi. Les chauffeurs de becak sont infernaux. Toutes les 2 secondes (je n'exagere pas), ils te disent "hello miss, taxi", tu dis non au depart, puis tu finis par ne meme plus les regarder, car tu en as marre de dire non tout le temps. Ils sont souvent entasses au meme endroit, et quand tu dis non au 1er, les 15 suivants te demandent quand meme. C'est super lourd. Et quand tu leur dit "no money", ils se marrent bien sur. Ils ne croient pas une seconde que tu n'as pas d'argent... Mais bon sang je n'allais tout de meme pas les payer en traveller cheques !
Ajoutez a ca les types qui disent "hello miss" tout le temps, et qui me devisagent comme si j'etais un extra-terrestre, ca devient lourd, tres lourd. Ils ne sont ni dangereux ni mechants, mais ils sont juste tres insistants. Je pense que Medan n'est pas faite pour une etrangere toute seule...
Enfin voila, entre la chaleur, le ras-le-bol, le harcellement des becaks et des autres, j'avais envie de hurler "foutez-moi la paix putain !". Mais non, ici ca ne se fait pas... Heureusement, un petit bonhomme de 10 ans qui essayait de me vendre des beignets, et a qui j'ai desesperement demande mon chemin, a fini par m'accompagner jusqu'a un distributeur automatique. Tans pis pour les traveller cheques, j'ai pu au moins retirer qqs billets. Adorable gamin, j'avais envie de l'embrasser !!
Bon, au final, j'ai aussi rencontre Bob (de son vrai nom Taofik), qui bosse dans la guesthouse pas loin de la mienne, et qui a decide de me prendre sous son aile. Il m'a emmene partout aujourd'hui, c'etait chouette. Et puis quand je suis avec lui, les gens ne m'embetent plus ; c'est lui qu'on regarde avec interrogation...
Je ne peux plus trop m'attarder, car Taofik m'attend pour me raccompagner en becak. Juste pour vous dire que c'est un peu dur pour moi la, et que ce serait chouette d'avoir de vos nouvelles... J'ai eu assez peu de messages de vous tous... Je sais que le reste de Sumatra ne sera pas comme Medan, mais la je me sens un peu faible. Alors svp laissez-moi des commentaires sur le blog et envoyez-moi des mails. Vous savez, c'est pas parce qu'on a voyage une fois qu'on est rode pour toutes les autres. Il y a des endroits plus durs que d'autres, et je suis juste humaine, avec mes faiblesses.
J'en profite aussi pour vous dire que je pars demain matin pour quelques jours dans un village pour faire un trek dans la jungle. Pas d'internet la-bas, et je ne sais meme pas si mon portable passera. Mais dans 4-5 jours, je serai dans une ville plus civilisee. Donc JF, Maman, Steff, ne vous inquietez pas, mon silence radio sera normal !
Je vous embrasse,
Marion
Bref, Medan est une ville affreuse : polluee, moche, agitee. Je ne me sens vraiment pas bien ici. Heureusement j'etais prevenue (merci Lucas), mais ca calme quand meme. Apres avoir trouvee une guesthouse ou je suis la seule touriste, je suis partie a la recherche d'un bureau de change. J'ai tourne et vire pendant 2 heures dans une ville qui n'est pas faite pour les pietons, je ne pouvais pas prendre un becak (prononcez "betcha"), sorte de moto-taxi, puisque je n'avais pas d'argent indonesien, je mourais de soif a force de marcher dans cette chaleur atroce et cette pollution, et les gens ne parlent pas forcement anglais ici, donc demander son chemin equivaut a se perdre encore plus. Je demandais "money changer" car c'est le terme qu'ils utilisent ici, et l'un m'envoyait a gauche, l'autre a droite.
Et ils disent yes tout le temps ici, parce que dire non ne se fait pas. Si je dis "ok, je prends la 1ere a droite ?", ils disent "yes", et si je dis l'inverse, ils disent yes aussi... Et ils ne comprennent pas qu'on puisse marcher. Effectivement, comme Georgetown en Malaisie, Medan n'est pas faite pour les pietons. Et a vrai dire, j'aurais adore prendre un becak si j'avais eu un radis sur moi. Les chauffeurs de becak sont infernaux. Toutes les 2 secondes (je n'exagere pas), ils te disent "hello miss, taxi", tu dis non au depart, puis tu finis par ne meme plus les regarder, car tu en as marre de dire non tout le temps. Ils sont souvent entasses au meme endroit, et quand tu dis non au 1er, les 15 suivants te demandent quand meme. C'est super lourd. Et quand tu leur dit "no money", ils se marrent bien sur. Ils ne croient pas une seconde que tu n'as pas d'argent... Mais bon sang je n'allais tout de meme pas les payer en traveller cheques !
Ajoutez a ca les types qui disent "hello miss" tout le temps, et qui me devisagent comme si j'etais un extra-terrestre, ca devient lourd, tres lourd. Ils ne sont ni dangereux ni mechants, mais ils sont juste tres insistants. Je pense que Medan n'est pas faite pour une etrangere toute seule...
Enfin voila, entre la chaleur, le ras-le-bol, le harcellement des becaks et des autres, j'avais envie de hurler "foutez-moi la paix putain !". Mais non, ici ca ne se fait pas... Heureusement, un petit bonhomme de 10 ans qui essayait de me vendre des beignets, et a qui j'ai desesperement demande mon chemin, a fini par m'accompagner jusqu'a un distributeur automatique. Tans pis pour les traveller cheques, j'ai pu au moins retirer qqs billets. Adorable gamin, j'avais envie de l'embrasser !!
Bon, au final, j'ai aussi rencontre Bob (de son vrai nom Taofik), qui bosse dans la guesthouse pas loin de la mienne, et qui a decide de me prendre sous son aile. Il m'a emmene partout aujourd'hui, c'etait chouette. Et puis quand je suis avec lui, les gens ne m'embetent plus ; c'est lui qu'on regarde avec interrogation...
Je ne peux plus trop m'attarder, car Taofik m'attend pour me raccompagner en becak. Juste pour vous dire que c'est un peu dur pour moi la, et que ce serait chouette d'avoir de vos nouvelles... J'ai eu assez peu de messages de vous tous... Je sais que le reste de Sumatra ne sera pas comme Medan, mais la je me sens un peu faible. Alors svp laissez-moi des commentaires sur le blog et envoyez-moi des mails. Vous savez, c'est pas parce qu'on a voyage une fois qu'on est rode pour toutes les autres. Il y a des endroits plus durs que d'autres, et je suis juste humaine, avec mes faiblesses.
J'en profite aussi pour vous dire que je pars demain matin pour quelques jours dans un village pour faire un trek dans la jungle. Pas d'internet la-bas, et je ne sais meme pas si mon portable passera. Mais dans 4-5 jours, je serai dans une ville plus civilisee. Donc JF, Maman, Steff, ne vous inquietez pas, mon silence radio sera normal !
Je vous embrasse,
Marion